Aux pieds de l’Atlas et (presque) du Djebel Toubkal, son point culminant, se trouve un désert un peu particulier, le désert d’Agafay. Au-delà du cliché, c’est un désert « vert » que nous avons exploré; un désert où épis de blé, aubergines, courgettes, potimarrons et figues peuvent pousser sans trop s’impliquer. C’est en tout cas les légumes que nous avons pu manger au campement de Agafay luxury camp.
Agafay luxury camp, c’est 18 lodges (des tentes construites à la fois en dur et avec des toiles), bientôt 20, qui abritent des éléments de confort tels qu’un lit de deux personnes avec sommier, matelas coussins (à foison) et autres équipements classiques pour un service hôtelier, un canapé, tables de nuit, électricité, mais aussi et surtout, une salle de bain avec évier, douche et toilettes et, un vrai luxe : de l’eau courante à la sortie du robinet, et potable en plus !
Les activités et la restauration
C’est aussi une tente berbère qui fait office de restaurant (cuisine locale avec les ingrédients venant du potager du campement ou locaux), 2 piscines (dont l’eau sert aussi à arroser les cultures), un petit bar, des animations telles que des balades à dos de cheval, de dromadaire, des visites de Marrakech et de ses musées (dont celui de Yves Saint-Laurent), des animations équestres et pyrotechniques ainsi que des promenades à la découverte du désert.
Exit les quads et autres buggies bruyants qui dézinguent la faune et la flore de ces terres brûlées, Pierre-Yves (le propriétaire des lieux) a une âme écolo et respectueuse de l’endroit qui l’accueille ainsi que ses hôtes. On y vient donc enfin, et surtout, dans notre cas, pour y faire une pause en retrait du train-train quotidien.
Yoga et méditation au lever du soleil (ou à d’autres moments) sont au programme pour vous permettre de vous déconnecter totalement.
En parlant de déconnexion, justement, sachez qu’elle sera totale car il n’y a pas de wifi sur le camp. Si cela est vraiment nécessaire, nous vous conseillons d’acheter une carte SIM marocaine à l’aéroport. Mais le but est de vous délester des tracas journaliers, donc… jouez le jeu à fond !
Utiliser les ressources locales et naturelles
Quid de l’eau sur le site ? Vous ne le savez peut-être pas, mais il y a bel et bien de l’eau dans le désert. Pas de nappe aquifère à proprement parlé, mais plutôt des boyaux ou tunnels qui contiennent le précieux liquide. C’est avec l’aide d’un sourcier que Pierre-Yves a découvert un de ces boyaux à cet endroit, ce qui a déterminé le lieu du campement.
Une fois filtrée sur place, elle devient parfaitement potable et vous pouvez la boire ABSOLUMENT sans risque (on vous jure !). Le Maroc comptant 7 heures d’ensoleillement par jour en moyenne, l’électricité est quant à elle fournie par des panneaux solaires placés judicieusement.
Pour optimiser les cultures et la récupération d’eau de pluie sans que les terrains ne soient érodés (car oui, il pleut aussi dans le désert d’Agafay, à torrent parfois), les terres de culture du camp lodge sont aménagées en terrasses.
Aussi, afin de redonner vie à ces terres mortes, des excréments d’âne et de chevaux présents sur le site sont ajoutés à chaque travail de la terre. Quand on vous disait que tout était recyclé, ou avait une seconde vie…
Pour les lodges, tous les éléments de la tente sont fabriqués localement ou à proximité de Marrakech. C’est aussi un endroit dont la gestion s’inscrit dans une dynamique éco responsable. Comment ? En balayant d’un revers de la main tout ce qui est en plastique ou à usage unique. Et si d’aventure vous veniez à casser un verre, il se retrouvera dans une benne qui repartira à la case départ, à savoir le fabricant de verre. Le shampoing et le gel douche sont fabriqués à proximité à partir de savon noir.
Ce qu’on en pense ?
Et bien nous avons énormément apprécié notre séjour à Agafay luxury camp, non seulement parce que nous avions vraiment besoin d’une petite pause pour nous recentrer, que les réveils en ayant comme première image la chaîne montagneuse de l’Atlas nous ravissaient, que la nourriture (bio, en majorité) y est excellente, que le personnel est souriant et agréable (même s’ils servent le repas de façon un peu « découpée »), que la température en hiver et en journée dépasse pratiquement tous les jours les 20°C (les nuits sont évidemment plus fraîche, climat désertique oblige), que les tentes sont confortables (mais cela reste des tentes, donc on entend le moindre bruit venant de dehors – merci les chiens errants qui aboient !), que Pierre-Yves a une patience à toute épreuve et fait preuve d’une grande disponibilité.
Quand, comment y aller, et combien de temps y rester ?
Selon les gens qui y travaillent, les meilleurs mois pour vous y rendre sont février et mars, parce que c’est toujours l’hiver, que les températures sont encore douces, pas suffocantes, qu’il n’y a pas trop de touristes à Marrakech et que la nature reprend vie.
Le meilleur moyen pour voyager est évidemment l’avion, que ce soit à départ de Charleroi ou de Bruxelles. Mais si vous avez plus de temps, l’option train – bateau – voiture existe. Pensez à choisir l’option « fast track » à l’aéroport de Marrakech.
Pour 40 dollars (environ 35€) de supplément lors de la réservation de votre billet d’avion, elle vous permettra de sortir plus rapidement de la zone d’arrivées et d’économiser environ 2h d’attente avant de passer la douane (oui-oui !).
En effet, à cause de l’affluence de touristes à la recherche d’un rayon de soleil au sortir de l’hiver, ce petit aéroport récemment rénové est littéralement bondé constamment (aussi à cause du désintérêt de ceux-ci pour la Tunisie, ou encore l’Égypte, trop incertains pour le moment).
On recommande aussi de ne pas vous cantonner au campement de Agafay luxury camp mais de combiner votre séjour avec un à Marrakech. La formule idéale, selon Pierre-Yvesest soit deux jours dans la cité (dont le rythme est effréné) et 3 jours dans le désert (évidemment plus cool), ou inversement.
Cela dépendra de votre état d’esprit (et physique) lors de votre réservation.